Une transat découverte qui pose des bases…

Jusqu’au bout, ils ont bataillé avec des foilers et des bateaux à plans porteurs : Louis Duc et Marie Tabarly à la barre de leur IMOCA Kostum – Lantana Paysage de 2006, équipé de dérives droites viennent, ce lundi matin, de boucler leur Transat Jacques Vabre en 14e position. C’était une transat découverte, pour le duo comme pour leurs partenaires, ils l’ont transformé en une expérience particulièrement riche, techniquement et humainement. Ils ont posé de saines bases pour construire le programme Vendée Globe 2024 du skipper Normand…

« Qu’est-ce que c’était chouette ! Quelle chance de vivre un truc pareil : de la création du projet l’hiver dernier à cette belle transat, conclue à une belle place : c’était une expérience de fou ! 
On a le sentiment du travail bien fait. Il n’y a jamais eu aucune tension entre nous : tout a été hyper fluide. On a tenté des trucs !… Et ça a marché.
La transat a été l’image du projet : fluide. »
En quelques mots, Marie Tabarly résume parfaitement l’année et les trois semaines qui viennent de s’écouler pour Louis Duc et son équipe. Une expérience aussi riche que réussie qui va permettre au skipper Normand de poursuivre la mise en place de son programme IMOCA en vue du Vendée Globe 2024, à la barre de son bateau récupéré, rénové, optimisé.
De son côté, Marie Tabarly va se consacrer à son tour du monde à elle : l’Ocean Globe Race à bord de Pen Duick VI.

L’objectif 1er, c’était de traverser
Louis Duc : « La première chose à rappeler, c’est que c’était une victoire d’être au départ de cette Transat Jacques Vabre. Un pari loin d’être gagné. Il y a eu un énorme boulot réalisé pour remettre en route ce bateau, trouver les financements, préparer le bateau, être au départ. Et l’objectif, au début, c’était de traverser »

On s’est piqué au jeu
« Mais c’est une course, donc on est quand même allés chercher un peu les autres… Et il s’est avéré qu’il y avait quelques bateaux avec lesquels on pouvait jouer. Alors, on a joué !
On s’est retrouvé avec des bateaux et des duos de bon niveau : Maître CoQ, Groupe Apicil… des foilers… Les conditions légères nous étaient favorables. Nous avons vu que nous pouvions être compétitifs : on s’est piqué au jeu ! »

J’ai appris énormément
« On s’était dit qu’on ne tirerait pas sur le bateau, on le découvrait. Au début, on a été sages, mais on n’aurait pas dû ! (rires)
On s’est rendus compte qu’on pouvait aller un peu plus loin : à chaque fois, on augmentait un peu les performances.
J’ai mon expérience du 40 pieds mais, il y a des réglages que je découvrais complètement. On a essayé des choses et ça marchait. Petit à petit on a franchi des étapes. J’ai appris énormément. »

On s’est vraiment creusé la tête : c’était passionnant !
« Il y a eu beaucoup de choix stratégiques. On s’est vraiment creusé la tête pour trouver un minimum de vent. Il a fallu passer du temps à la table à carte. Ça faisait longtemps que je n’avais pas fait ça, mais je m’y suis remis direct, encore plus que d’habitude ! On s’est bien creusé la tête, c’était passionnant ! »

Heureux d’y être, heureux de comprendre, heureux de se battre avec les autres
« On a mis ce projet en route ensemble. On était tellement contents que ça aboutisse, on jubilait à chaque fois qu’on pouvaitnaviguer sur ce bateau avant le départ… Et ça a été comme ça toute la transat !
On était heureux d’y être, heureux de comprendre, heureux de se battre avec les autres, avec des bateaux et des coureurs qui revenaient du Vendée Globe, avec une grosse expérience. Ça nous a donné confiance. »

10 000 petites choses à faire
« Il va y avoir 10 000 petites choses à faire d’un point de vue technique : pour adapter le bateau à la saison en solitaire qui se profile. L’objectif sera d’optimiser le bateau tout en préservant sa fiabilité. »  

Hâte d’échanger avec nos partenaires
« On pense bien fort à nos partenaires qui n’ont pas pu venir ici. On espère que cette transat leur a plu, qu’il y a eu l’engouement attendu. On a hâte d’échanger avec eux ! »

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Le regard de Marie : Merci la vie !

« Merci la vie ! J’ai beaucoup de chance d’avoir pu vivre un projet pareil !
Ça a été un alignement de planètes du début à la fin. C’est assez dingue. Merci à Louis de m’avoir fait confiance. C’était une expérience de fou. »

Fluide
« On a le sentiment du travail bien fait. Il n’y a jamais eu aucune tension, à aucun moment, entre nous : tout a été hyper fluide. La transat a été l’image du projet : fluide.
On a tenté des trucs !… Et ça a marché »

Quitter un bon copain : le bateau
« J’aimais déjà ce bateau-là avant de partir : il m’avait attrapé la première fois que j’avais navigué dessus. Pour moi, c’est la fin du projet. C’est toujours dur de quitter un bon copain… »

C’était vraiment intéressant
« J’ai beaucoup appris en stratégie. J’ai noté des astuces de Louis, il a une belle expérience. C’était vraiment intéressant de voir comment il travaillait ses routes, de prendre des décisions avec lui. Ça donne envie d’aller plus loin. »

Une Ocean Globe Race sur le feu
« Quand je rentrerais en métropole, je finirais de désarmer Pen Duick VI. L’hiver va être consacré à la recherche de financements. Nous allons lancer la campagne de sélection de l’équipage, avant de re-naviguer au mois de mai. Un gros programme nous attend. »