Top chrono pour 2 chantiers en 3 mois !

Le premier objectif de cette année 2022 pour Louis était de ramener son IMOCA à bon port : mission accomplie ! Le bateau va maintenant pouvoir être mis en chantier, chez V1D2 à Caen. Tout a été préparé et anticipé par Louise Duval, architecte naval et couteau suisse de l’équipe, en collaboration étroite avec Louis et l’équipe du cabinet Lombard. Le compte à rebours est lancé pour participer au Grand Prix Guyader et à la Bermudes Race, début mai, à la barre d’un bateau doublement optimisé !

Le skipper normand avait fait retailler une grand-voile de Class40, embarqué un spi et une aile de traction avant de quitter les Açores le 31 décembre dernier à la barre de son IMOCA blessé. Ainsi équipés, à la faveur d’une bonne fenêtre météo et notamment d’une jolie dépression, il ne leur aura fallu que 11 jours pour rallier Caen… juste avant que la brise ne s’oriente à l’Est.
Les derniers jours de convoyage ont même été franchement musclés avec plus de 50 nœuds de vent, sous tourmentin, et une mer impressionnante : « c’était un peu chaud, nous avons dû passer quelques heures à l’intérieur du bateau, porte fermée… »

Deux chantiers en parallèle
Sans transition, Louis et son équipe s’attaquent dès aujourd’hui à la suite de leur programme : un double chantier d’optimisation.
En collaboration avec le cabinet Marc Lombard, il avait été prévu, dès l’an dernier, plusieurs phases d’optimisations de l’IMOCA n°172 jusqu’au Vendée Globe. Le changement de mât va cependant accélérer ce calendrier : les modifications prévues pour 2023, à savoir un raccourcissement du mât afin d’alléger le bulbe de quille et d’augmenter la quête (inclinaison) de l’espar, vont être réalisées dès cet hiver. Ce qui n’empêchera pas, en parallèle, de mettre en œuvre le gros dossier « dérives porteuses » : création de nouveaux puits de dérives inclinés et construction des plans porteurs ad hoc.

Et le nouveau mât dans tout ça ?
Très rapidement après le démâtage, Louis a passé en revue les solutions qui s’offraient à lui : « Pour un mât neuf, il y a un an de délai*, mais il y a plusieurs mâts d’occasion sur le marché. Nous avons fait le tour de ce qui était disponible et mis une option sur un tube qui va être expertisé fin janvier. Il est plus court que l’ancien mât : il correspond donc bien à ce que nous avions projeté… », explique le skipper normand.

RV le 5 mai à Douarnenez
La première course de la saison est la Bermudes Race, au départ de Douarnenez le 8 mai. Cette épreuve en solitaire de 1000 milles, qualificative pour la Route du Rhum et le Vendée Globe est précédée du festif et convivial Grand Prix Guyader : « l’objectif est d’être à Douarnenez dès le 5 mai pour participer à ces deux courses ! », commente Louis, « c’est réaliste. »


* La jauge IMOCA impose aux bateaux récents d’être dotés d’un mât monotype, construit par Lorima. Or, entre les bateaux en construction, les demandes de mâts de rechange et les deux démâtages survenus lors de la Transat Jacques Vabre, les commandes ont explosé !
L’IMOCA n°172, mis à l’eau en 2006, n’est pas soumis à cette clause de la jauge sur les mâts monotypes. Il peut donc encore être équipé d’un espar de l’ancienne génération. Il existe un moule, chez CDK, mais, là aussi, la surcharge de travail est telle qu’aucune livraison n’aurait été possible avant le lancement de la saison 2022. Alors Louis a enquêté auprès des teams et des chantiers pour finalement trouver tube à son pied de mât…