Si on regarde derrière, on est sûrs de se faire doubler !

Le Cap Vert est désormais dans le sillage de l’IMOCA Kostum – Lantana Paysage. La zone de calmes orageux du pot au noir est juste devant leur étrave. Il s’agit maintenant de jouer finement et d’avoir « un peu de réussite » comme disent pudiquement les skippers, pour le traverser au plus vite, au plus court.

Le jeu des empannages a commencé avec le duo d’Apicil (Damien Seguin et Benjamin Dutreux) et les deux foilers aux trousses de Marie et Louis : MACSF (Isabelle Joschke / Fabien Delahaye) et La Mie Câline (Arnaud Boissières et Rodolphe Sepho).

C’est parti pour 36 à 48h de météo à priori instable, où il faudra être aussi opportuniste que vigilant, prêt à réagir au moindre grain, prêt à s’armer de patience dans les calmes. Le tout dans une épaisse chaleur bien moite…

Cependant, selon plusieurs fichiers météo le pot au noir semble vouloir s’effacer, au moins en partie, devant la flotte des IMOCA. Une petite brise de secteur est en effet attendue sur leur trajectoire à partir de cet après-midi et demain.

Une fois sortis de ce délicat passage, les voiles de l’IMOCA Kostum – Lantana Paysage se rempliront à nouveau d’alizés, ceux de l’hémisphère sud cette fois ! Louis et Marie estiment pouvoir enrouler l’archipel de Fernando de Noronha dans la nuit de dimanche à lundi.

________________________________________

C’est passionnant de régater sur ces bateaux !

Quelques mots de Louis recueillis lors d’une vacation, hier, avec le réseau de paysagistes Lantana Paysage.

« On n’était pas partis pour se bagarrer autant que ça, ni tirer sur le bateau comme on a pu le faire quand les conditions météo s’y prêtaient, car nous sommes encore en mode découverte de ce bateau, mais on s’est vite pris au jeu : c’est de la course quoi !
On est assez à l’aise, ça nous plait bien, on s’amuse beaucoup : c’est passionnant de régater sur ces bateaux !

Nous avons toujours Apicil dans notre viseur et nous sommes talonnés par deux foilers : La Mie Câline et MACSF. Dès qu’on est en ligne droite, ils accélèrent plus vite que nous. Alors on se creuse la tête pour tracer des trajectoires différentes des leurs. Mais il vaut mieux regarder devant : si on regarde derrière, on est sûrs de se faire doubler ! Mais Marie a sorti son sextant pour vérifier que le GPS ne se trompe pas…

Physiquement, comme on fait du sport tous les jours, on n’a jamais été aussi en forme ! On arrive à bien gérer la fatigue et la pression de la course, on se relaie et on se repose sans problème. Même s’il va commencer à faire chaud dans notre boite de carbone…

La job-list pour améliorer les performances du bateau s’allonge un peu chaque jour. On a envie d’aller aussi vite que les autres, alors on cherche des solutions pour booster le bateau d’ici le Vendée Globe 2024. Il y aura, notamment, la modification des dérives droites en dérives inclinées (comme sur Apicil) : c’est un chantier qui était déjà programmé pour l’hiver prochain. »