Louisette, une archi qui met les mains dans la colle

Discrète dehors mais pleine d’énergie, de compétences et d’envies dedans : Louise Duval (ou Louisette) occupe un rôle clé au sein de l’équipe de Louis Duc. Du haut de ses 23 ans et tout juste diplômée, cette ingénieure en mécanique et en architecture navale est au cœur des échanges entre Louis, le cabinet Marc Lombard, les experts de l’équipe, Marc Lefebvre de V1D2 et des choix techniques qui en découlent.

« Je centralise les informations pour les rendre accessibles à tous », explique-t-elle modestement pour décrire son rôle au sein de l’équipe de Louis Duc.
« Elle sortait de l’école, toute jeune, un peu timide, avec une petite voix toute fine quand elle est arrivée dans l’équipe l’année dernière… mais on a vite compris qu’elle en avait dans le citron ! On a eu de la chance de la rencontrer », précise Louis.

Ingénieure en mécanique et automatique, diplômée de l’INSA de Rennes en 2020, Louise, qui régate depuis toujours, a également décroché l’an dernier un Master en architecture navale à l’ENSTA Bretagne suite à son stage de fin d’étude réalisé au sein de l’équipe de Louis.

Sur le terrain…
Louise a activement participé au chantier de 2e vie de l’IMOCA n°172. « L’an dernier, j’étais pas mal sur le terrain : j’ai beaucoup appris en composite avec notamment Christian et Seb : ils m’ont coachée et appris leur métier. J’ai pu prendre conscience de leurs contraintes techniques, tout en faisant un peu de bureau d’études. »
Et depuis le départ de la transat jusqu’à aujourd’hui, elle a mis sa casquette d’architecte naval : « J’ai beaucoup travaillé avec le cabinet Lombard, notamment avec Éric Levet, pour préparer les optimisations du bateau : nouveaux puits de dérives, calculs pour le gréement dormant du nouveau mât, plan de voilure pour que les voiliers puissent retailler les voiles à la mesure de ce nouveau gréement, calculs de stabilité pour chercher à alléger le bateau au maximum, etc. »

Savoir adapter la théorie à la réalité
« Nous nous appuyons aussi sur la grosse expérience de Marc Lefebvre du chantier V1D2 et en confrontation avec les réalités du chantier via Christian et Seb : c’est un bon mélange de tout ce que j’ai pu apprendre avec beaucoup d’adaptation. En tous cas, je ne regrette pas d’avoir fait deux cursus (mécanique et architecture navale). »

S’il y a besoin de donner un coup de main, ils sont là
« Ce qui me plait le plus, c’est d’apprendre et d’échanger avec des personnes très pointues.
Et je trouve géniale l’entre-aide entre les skippers. Ils ont beau être concurrents, ils n’hésitent pas à partager leur expérience et leurs savoir-faire. L’équipe de Manu Cousin (Groupe Setin) auprès de qui nous avons récupéré les moules de dérives, nous ont, par exemple, fourni aussi beaucoup d’informations techniques.
Pareil avec Vincent Riou (ex skipper du n° 172) : il a toujours été ouvert au partage d’informations.
Ce sont des coureurs que j’admire depuis que je suis petite. Pouvoir partager avec eux, c’est vraiment génial. S’il y a besoin de donner un coup de main, ils sont là. »

Louis est impressionnant
« Louis a beau être autodidacte, il a beaucoup de connaissances dans beaucoup de domaines. Et il m’impressionne par sa rapidité à comprendre les choses et à les estimer. En tant que chef de projet et skipper, c’est lui qui prend les décisions finales, il a son expérience des chantiers et de coureur. Il sait ce qu’il veut.
La plupart du temps, il remarque quelque chose, on en discute ensemble, on en défini les grands principes et avec mes outils et les personnes autour on étudie sa faisabilité avant de le mettre en œuvre. »

Fin mars, Louisette larguera les amarres…
« Je navigue depuis que je suis toute petite, j’ai pas mal régaté en dériveur puis en J80, entre autres », résume-t-elle avant de compléter, avec des yeux qui pétillent : « Et j’ai acheté un Mini l’été dernier, pour faire la Mini Transat 2023…
Fin mars, je quitte l’équipe pour me consacrer à ma saison Mini ! Ça commence à me démanger ! Quand je vais partir, la partie étude sera terminée, mais je resterai disponible si besoin. »

 

Un sacré combo

Louis Duc : « Louisette a vite réussi à s’adapter à notre environnement assez masculin, entre les gars du chantier et l’équipe d’architectes, elle a su être à la fois très humble sans se laisser marcher sur les pieds.
Et elle n’a pas hésité à mettre les mains dans la colle de façon à comprendre le métier du composite, ses contraintes, et débloquer ainsi beaucoup de chose.
Son humilité, son engagement et sa pertinence lui ont permis de s’intégrer tout naturellement à l’équipe. Elle est même très vite devenue indispensable
!

Et comme, en plus, elle a beaucoup navigué en dériveur et qu’elle avait envie de passer à autre chose, on l’a un peu aidée à s’engager sur le circuit Mini pour qu’elle puisse vivre une belle expérience.

Bref, une architecte qui met les mains dans la colle, qui sait faire des plans et des calculs et qui va naviguer : c’est un sacré combo ! Nous avons eu la chance de la rencontrer
Mais ce qui est hyper important, c’est qu’elle est passionnée. C’est la base et elle a ça dans le sang. »