Louis Duc et Rémi Aubrun aux avant-postes des IMOCA à dérives

Après trois jours de course sur cette Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre, Louis Duc et Rémi Aubrun bataillent dans le trio de tête des IMOCA à dérives. Le jeu est serré et stimulant, d’autant que tout reste à faire côté stratégie. « On a le choix entre la peste et le cholera ! » s’amuse le skipper de l’IMOCA Fives Group – Lantana environnement qui décrit une situation météo très complexe dont on ne connaitra l’issue que quelques jours avant la fin de la course…

La flotte des IMOCA de la Transat Jacques Vabre glisse ce matin au large du Portugal et s’apprête à négocier une zone sans vent qui va bientôt s’étirer sur tout l’Atlantique, du détroit de Gibraltar à la Floride ! Les foilers vont clairement tenter de passer tout droit dans la dernière brèche qui se profile à l’est de Madère. Les bateaux à dérives ont commencé à faire des choix : le duo Fives Group – Lantana Environnement et quatre autres concurrents ont viré ce matin pour aller rechercher du vent dans l’ouest, pour le moment…

Rien n’est encore clair
Louis Duc : « On va chercher un peu plus de vent, mais rien n’est encore clair, les fichiers météo évoluent beaucoup. Pour le moment on se recale à l’ouest et on verra dans quelques heures ce que l’on décide pour la suite.
On va essayer de bien analyser la stratégie : ce n’est pas facile, c’est un peu la peste ou le cholera : dans le sud il faut aller vraiment, vraiment loin. Dans l’ouest, il y a une phase qui se passe très bien et une autre très aléatoire.
On a, à priori, plus envie d’aller dans l’ouest, mais on n’est pas du tout sûrs que ce soit le bon choix. Ça va se jouer assez rapidement : d’ici demain soir il faudra avoir tranché. »

Voies sans issues
Louis Duc : « Les cinq derniers jours de transat sont incertains et décisifs : une dépression tropicale va se former dans le golfe du Mexique la semaine prochaine : ça va casser l’alizé. Et des centres dépressionnaires au centre de l’Atlantique vont influer aussi… En fonction de l’évolution de ces phénomènes, il peut y avoir 100 à 400 milles (185 à 740 km) d’écarts à l’arrivée ! C’est très aléatoire.
D’habitude, tu vois toujours la sortie quelque part. Là, ce n’est pas le cas, quelle que soit l’option choisie. »

Marins et bateau en pleine forme !
Ce casse-tête météo offre cependant un peu de répit physique aux marins comme au matériel, très sollicités depuis le coup d’envoi de cette Route du Café.
Louis Duc : « Il n’y a rien de cassé à bord, rien d’important en tous cas. Tout roule… C’est rare et très agréable ! Sur la descente du golfe de Gascogne, nous étions assez à l’aise en vitesse. Nous avons des configurations de voiles qui marchent bien au reaching.
Nous avons bien pris notre rythme de course avec Rémi, c’est vraiment cool. J’arrive même mieux à me reposer en mer qu’à terre ! C’est hallucinant ! Rémi est au taquet sur les réglages. »

Chaud ou froid ?
Louis Duc : « Ça se réchauffe un peu. Si nous partons sud, dans trois jours il fera trop chaud et si c’est de l’ouest, ça va se refroidir.»

A 9h ce matin, l’IMOCA Fives Group – Lantana Environnement est 18e, 2e des bateaux à dérives. Les positions sont très serrées et les classements évolutifs en fonction des placements de chacun par rapport à la route directe, très à l’ouest de la flotte. Pour le moment, seul le jeu tactique compte.