J’adore la Route du Rhum !

« J’adore la Route du Rhum, même si c’est un peu aussi ma bête noire*. J’ai envie d’arriver de l’autre côté avec zéro regret, après une belle bagarre avec mes concurrents et un bateau en état. Le reste, on verra bien ! » Voilà, tout est dit. Avec humilité et envie, le skipper de l’Imoca Fives – Lantana Environnement dévoile ses ambitions – et un peu plus – pour cette Route du Rhum – Destination Guadeloupe 2022.

La mythique transat en solitaire est à la fois une étape à franchir sur son chemin vers le Vendée Globe et un objectif sportif majeur pour le skipper Normand.

Une double étape à franchir
Ce sera sa première transat en solitaire en Imoca, la concrétisation de deux années d’un travail acharné pour mettre en place ce programme à partir d’un bateau entièrement reconstruit, recyclé… et très largement optimisé.
Et, à titre personnel, ses deux premières Route du Rhum ne lui ayant pas souri* (ce qui est d’ailleurs arrivé à de très grands marins, comme Éric Tabarly, notamment) … cette édition 2022 a comme un gout de revanche empreint de beaucoup d’humilité pour Louis.

J’aime les conditions difficiles
S’il n’a pas l’IMOCA le plus rapide de la flotte, Louis a d’autres cartes à jouer : son audace stratégique, la connaissance de son bateau et son aisance en mer. Des atouts majeurs, notamment en solitaire.
Louis Duc, skipper Fives – Lantana Environnement : « J’aime les conditions difficiles, comme celles que l’on peut avoir sur un départ de Route du Rhum. Je connais très bien mon bateau pour l’avoir complètement démonté et reconstruit avec le cabinet d’architectes et l’équipe de techniciens.
Et, au final, on a beaucoup navigué cette saison, j’ai mon bateau à ma main. Je me sens à l’aise à bord. Mais on est sur une course de haut niveau, tous nos concurrents sont redoutables ! »

Il ne faut pas faire le malin avec l’Atlantique
Louis Duc : « L’Atlantique ce n’est jamais la même chose. J’ai fait entre 15 et 20 transats. J’ai eu la chance de beaucoup naviguer. J’ai eu des histoires de naufrage… Il ne faut pas faire le malin. »

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* La Route du Rhum, la bête noire de Louis… pour le moment
En 2014, Louis débute en Class40, avec un bateau de l’ancienne génération et peu de budget. Il fait un début de course dans le paquet de tête… mais sa grand-voile, qui a quelques milles au compteur, se délamine et le contraint à l’abandon, 48h après le départ.

En 2018, à la barre de son Lift40, un Class40 nouvelle génération : le tout premier 40 pieds façon « scow », d’une longue lignée qu’il a initiée et devenu la norme. Louis fait partie des favoris.
Après 36h de course, il joue une option engagée, dans des conditions musclées comme il les aime. Il est dans le top 3 et cette stratégie s’avèrera gagnante… Mais une pièce essentielle, pourtant neuve, casse et contraint Louis à s’arrêter réparer. Il repartira avec 48h de retard sur la tête de flotte, il se bagarrera jusqu’au bout, mais il était là pour la gagne. Sa 18e place n’a que peu de saveur. En revanche, le sistership de son bateau, le n°2 des Lift40, mené à la victoire par Yoann Richomme, sera une petite consolation par procuration.