En tête des bateaux à dérives

Comme un seul IMOCA, l’ensemble des duos de la Transat Jacques Vabre trace une seule et même ligne droite d’un Cap Finistère à l’autre, le Finisterre espagnol. Pas de véritable option tactique possible pour le moment. La priorité des stratèges est de glisser sous la nouvelle dépression qui va décoiffer les côtes françaises ce jeudi en traçant au plus court vers les Açores, point de passage obligatoire de ce parcours vers les Antilles.
L’Imoca Fives Group – Lantana Environnement pointe ce matin en tête des bateaux à dérives, à la faveur notamment d’une position plus nord (plus proche de la route directe) que ses concurrents.

Louis et Rémi affichent également le meilleur chrono du classement de 7h : 17,5 nœuds (contre 12 à 14 nœuds pour leurs concurrents les plus directs). Les deux marins sont assurément bien dans leur course et prêts à négocier dès ce soir la deuxième phase de cette Route du Café.

Les jambes et la tête
Après une entame physique, qui a malheureusement mis au tapis plusieurs concurrents, la 2e phase de cette transat s’annonce plus cérébrale. Deux bulles sans vent, qui devraient fusionner dans les jours à venir barrent en effet la route des concurrents. Une situation assez rare avec laquelle il va falloir composer et à laquelle le duo de Fives Group – Lantana Environnement réfléchit depuis plusieurs jours. Il s’agirait, une fois n’est pas coutume, d’une route médiane.
C’était, en tous cas, la théorie envisagée avant de partir. Louis et Rémi vont l’affiner, ou l’abandonner, au fur et à mesure des évolutions des systèmes météo qui se profileront devant leur étrave.

Savoir s’adapter
Comme en entreprise, les coureurs au large doivent ainsi en permanence remettre en question les plans établis. Scruter leur environnement, le comprendre, s’intéresser à ce que fait la concurrence, pour adapter leur trajectoire en fonction de tous ces paramètres… et recommencer. Et c’est passionnant !

Message du bord reçu hier soir
« 2e nuit de course : nous sommes en route pour le cap Finisterre, que nous devrions atteindre demain en fin d’après-midi.
Nous avons passé la journée à renvoyer de la toile ! Nous avons aussi pu nous reposer. Là on s’apprête à reprendre des ris dans la nuit, quand le vent va rentrer à nouveau !
Il y a eu pas mal de cargo et de pêcheurs sur la route… et nous sortons de la zone mal pavée de remontée des fonds du golfe de Gascogne. »