2024 : la saison XXL

Pour Louis Duc, comme pour tous les candidats au Vendée Globe, 2024 est la saison de tous les superlatifs. C’est l’aboutissement de plusieurs années de travail et d’engagement. Avec un programme sportif qui démarre très fort, par une transat en solitaire… Une saison où les IMOCA à dérives vont pouvoir montrer, à l’échelle d’un tour du monde, sans escale et sans assistance, qu’il faudra compter avec cette flotte de battants, dont le skipper de l’IMOCA* Fives Group – Lantana Environnement est l’un des grands animateurs.
Cette saison avec un grand « S » est enfin l’occasion pour Louis Duc de proposer son éclairage sur ce Vendée Globe 2024 qui « pourrait être charnière pour la classe IMOCA. »

La course aux milles qualificatifs pour le Vendée Globe est dans le sillage du skipper Normand. Il n’a plus à s’en soucier. Son IMOCA est désormais dans sa configuration technique optimale. Reste, d’ici le coup d’envoi du tour du monde sans escale et sans assistance, à tout fiabiliser « sans rien laisser au hasard », précise Louis Duc.

Au peigne fin
Alors, pour l’équipe technique aussi, le Vendée Globe est dans tous les esprits, dans tous les gestes. « Toutes les pièces sensibles ont été démontées et révisées : vérin de quille, hydrogénérateurs, secteur de barre, paliers de quille, colonne de winches, etc. Tous les points d’usure sont vérifiés. C’est un long et minutieux travail », précise le skipper Fives Group – Lantana Environnement.
Parallèlement à cela, les ballasts arrière sont en réparation, il a fallu ouvrir le pont : « un gros chantier. » Sans oublier la peinture de pont, de nouveaux aménagements intérieurs…

Une transat pour s’échauffer
Or, la première échéance 2024 arrive vite. Et quelle échéance ! …Une transat en solitaire, en avril, en Atlantique nord. « C’est un parcours engagé qui sollicite beaucoup les bateaux et les marins. Nous naviguerons contre les systèmes météo, un peu comme la route nord de la dernière Transat Jacques Vabre. Nous irons à la rencontre des systèmes météo : c’est très intéressant parce que ça change tout le temps. Et c’est un bon exercice pour le Vendée Globe », sourit Louis Duc.

4e en 2008, 2e en 2016…
Ce sera la 3e participation consécutive à « The Transat CIC » pour le skipper Fives Group – Lantana Environnement. Une épreuve qui lui a bien réussi en Class40, avec une place de 4e en 2008, puis 2e en 2016. A voir ce que lui réservera cette édition ?

Le Normand profitera de sa transat retour hors course pour s’entrainer, avant un nouveau chantier technique de fiabilisation du bateau. Puis sonnera l’heure de la rentrée de septembre avec le Défi Azimut – Lorient Agglomération, warm-up du Vendée Globe…

* L’IMOCA Fives Group – Lantana Environnement a été acheté à l’état d’épave par Louis et ses associés en 2019. Le bateau a été expertisé puis entièrement réparé : tout ce qui pouvait être récupéré, réparé, recyclé l’a été, afin de donner une deuxième vie à cet IMOCA de 2006. C’est aujourd’hui l’un des bateaux les plus performants de sa génération.

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2024 : année charnière pour l’IMOCA ?
Le skipper Louis Duc, en observateur averti, propose une réflexion sur les enjeux de ce Vendée Globe pour la Classe IMOCA et ses deux flottes de foilers et de non-foilers : « En 2022 et 2023, les bateaux à dérives ont décroché de beaux résultats sur toutes les courses, même celles disputées en double, où les bateaux peuvent être exploités au maximum avec, par conséquent, des différentiels de vitesse marqués.
C’est bon signe pour nous pour le Vendée Globe. Nos IMOCA à dérives vont clairement avoir une carte à jouer sur cette épreuve au long cours, en solitaire.
Et puis, les skippers des bateaux à dérives naviguent de façon plus sereine qu’à bord des foilers.
Sur ce tour du monde, il va être très intéressant d’observer comment la flotte des nouveaux foilers et leurs skippers arrivent être performants sur la durée.
S’il y a beaucoup de casse, ce que je ne souhaite vraiment pas, ça pourrait inciter à un retour en arrière dans l’esprit de ce que propose Jean Le Cam. Et, si ça passe, ça pourrait au contraire pousser à aller encore plus loin et faire voler les bateaux à l’horizon 2032 !
Bref, ce Vendée Globe pourrait être un point charnière pour l’avenir de l’IMOCA ! »

Crédits photos : bateau Jean-Marie Liot – portrait Anne Beaugé